« The Dreamers » : un Mai 68 revisité

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C’est dans ce titre original, permettant comme un résumé du film, que se cache une vision rêveuse de Mai 68, par Bernardo Bertolucci.

Affiche du film « The Dreamers » de Bernardo Bertolucci.

Ce film est une ode à la rêverie. Le contexte n’étant pas innocent : sur fond de guerre du Vietnam, de Maoïsme, le film présente pourtant une face plus artistique en compilant références cinématographiques, musique des années 60, et libération sexuelle. C’est sous un aspect poétique assez fascinant que cela nous est présenté.

Malgré les multiples clichés, dont la vision bien trop extérieure de la révolution de Mai 68, ce film est puissant.

L’intrigue se focalise notamment sur trois personnages principaux, qui, comme le titre français du film l’indique, sont « Innocents ». Ces personnages n’ont aucune conscience des réalités de la vie, et se renferment dans leur vie irréelle, tout en encensant la liberté d’expression, afin de garder un bon sens révolutionnaire qu’on a faussement attribué à leur génération. Si les idées révolutionnaires germent en effet dans l’air de ces protagonistes, force est de constater qu’ils jouissent d’une vie plutôt simple, sans réel problème. C’est ce qui les distingue des révolutionnaires. Je trouve inspirante leur manière de prendre le temps de vivre, de rêver, face à ce qui se passe sous leurs yeux. Les personnages ont un caractère complexe, ambigu, difficile à cerner. Mais au final, on peut penser que leur huis-clos sexuel naïf est leur réalité.

Peut-être est-il difficile de se sortir de ce cocktail explosif qui recèle une véritable émotion, tout comme les films dont les protagonistes sont si friands. La réalité ne les frappe finalement qu’à la fin du film, où la violence règne malgré tout.

Concernant la musique du film, elle est évidemment excellente, mais c’est ce qu’on attend pour un film se déroulant dans les années 60. L’ambiance est intéressante, à la fois pesante, et libre par son innocence.

Au final, ce film n’est autre qu’une preuve d’amour envers le cinéma, les années 60, le sexe, et Paris. C’est un concentré de poésie, d’érotisme, de politique, de cinéma, de musique et j’en passe… C’est, enfin, à travers les trois protagonistes qu’une réelle révolution a lieu. C’est un Mai 68 revisité.

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