Aujourd’hui considéré comme l’un des cinéastes les plus influents, Martin Scorsese fêtait son 78ème anniversaire le 17 novembre dernier. Plus d’une quinzaine de récompenses, 89 nominations à son actif, Scorsese est un artiste aux multiples facettes, que ce soit dans sa vie personnelle comme professionnelle. A la fois réalisateur, acteur, scénariste et producteur, c’est une figure emblématique du cinéma : de ses cinq mariages à son addiction à la cocaïne qui a failli lui coûter la vie, retour sur le parcours de l’artiste.
Le cinéaste évoque dans la quasi-totalité de ses œuvres des contextes qu’il maîtrise, à la fois réalistes et romantisés : il fait passer une morale, et c’est typiquement ce qu’on attend d’un film de Scorsese. Pour comprendre l’artiste, il nous suffit de regarder ses œuvres: sa forte personnalité se reflète dans la plupart de ses films. Dans des œuvres à la fois divertissantes et enrichissantes, il aborde des thèmes tels que le pouvoir, l’argent, New-York, la drogue, les femmes, la religion, le machisme ou encore la violence et la rage.
S’ils sont souvent qualifiés de manière caricaturale de grands méchants torturés, on peut aujourd’hui dire que des personnages tels que celui d’Henry Hill, joué par Ray Liotta, dans Les Affranchis, ou encore Travis Bickle, interprété par Robert De Niro dans Taxi Driver, sont devenus mythiques.
Par ailleurs, Scorsese n’hésite pas à réaliser plusieurs documentaires durant sa carrière, ayant toutefois une nette préférence pour le cinéma. Scorsese est sans aucun doute ce qu’on appelle un perfectionniste, il est exigeant, quitte à mettre en péril sa vie privée. C’est avant tout un passionné, et ça, le public le ressent. C’est en partie ce qui me permet aujourd’hui d’affirmer qu’il est devenu un si grand artiste aujourd’hui, au-delà de l’homme.
C’est aussi un homme avec de fortes convictions personnelles, engagé et qui n’a pas froid aux yeux. En effet, depuis quelques années, Scorsese se consacre beaucoup à la valorisation du cinéma. Ambassadeur de la “Film Foundation », dédiée à la préservation du patrimoine cinématographique et à la lutte contre la destruction des pellicules de films, il crée également, en 1992, la “Martin Scorsese Presents”, une fondation qui restaure les grands classiques du cinéma. Particulièrement attaché à certaines valeurs, notamment à la préservation ainsi qu’à la conservation du cinéma traditionnel, il fit une critique à propos des films Avengers lors d’une interview pour le magazine anglais Empire:
“Je ne les regarde pas. J’ai essayé, vous savez. Mais, ce n’est pas du cinéma. Honnêtement, la chose dont ils se rapprochent le plus, aussi bien faits soient-ils, avec des acteurs faisant le meilleur au vu des circonstances, ce sont des parcs d’attractions. Ce n’est pas du cinéma dans lequel des être humains tentent de transmettre des émotions, des expériences psychologiques à d’autres êtres humains.”
Un amoureux inconditionnel du cinéma, mais pas seulement : en effet, bien avant sa rencontre avec le cinéma, Scorsese avait pour vocation de devenir prêtre. Grandissant pourtant dans un environnement mafieux, Scorsese ne fait pas de débordement : particulièrement rattachée à son éducation stricte catholique, il est très vite attiré par l’église. Il déclare :
“Dans mon quartier, les grands pontes du crime organisé enlevaient leur chapeau et parlaient correctement aux curés ; ils faisaient souvent bénir leur voiture et leurs animaux domestiques. Peut-être que ça a influencé ma décision, quand j’avais 8 ou 9 ans, de devenir prêtre. En fait, ça a duré jusqu’à l’époque où j’ai fait mon premier film.”
Pour son amour des femmes et de la contre-culture, il se résout à abandonner l’église pour se consacrer à sa seconde vocation : le cinéma. Hanté par le roman La dernière tentation de Kazantzakis, Scorsese se fixe un véritable engagement personnel. Il réalise La dernière tentation du Christ, en 1988, Une œuvre particulièrement importante aux yeux du cinéaste, qui fait face à de nombreuses controverses. A sa sortie, le film fait scandale et fait place à de nombreuses manifestations : l’Espace Saint-Michel, à Paris, qui diffuse le film, est victime d’un attentat : cet incendie fait un mort. Malgré les protestations et une sortie entachée par cet incident, Scorsese remporte un prix pour sa réalisation.
L’histoire de son quartier d’enfance occupe également une place primordiale dans chacune de ses œuvres.
Martin Scorsese grandit dans un quartier de New-York, à Little Italy. Dans son documentaire Italianamerican (1974), il rend hommage à ses origines. Le film est consacré aux immigrants et aux discriminations des minorités raciales, auxquelles ont fait face ces italo-américains. Le documentaire est tourné intimement, dans l’appartement des parents du réalisateur. Ils témoignent entre autre de leur condition d’immigrés italiens. Pour le comprendre, il est important de faire un bref historique.
En effet, pendant près d’un siècle, 5,3 millions d’Italiens ont émigré aux États-Unis, l’une des migrations des plus importantes du pays, dont plus de la moitié était des hommes. Ayant besoin de main-d’œuvre pour peu cher, les Etats-Unis n’hésitent pas à les accueillir, mais dans des conditions qui laissent à désirer. Dominant des quartiers spécifiques, en grande partie dans les quartiers de New-York, la “Little Italie”, ils se mélangent peu au reste de la population, se concentrant sur leurs quartiers où ils pouvaient interagir, trouver de la nourriture typique de leur pays, et créer leurs propres marchés.
Ces quartiers étaient généralement des bidonvilles construits avec des logements collectifs, avec des installations sanitaires quasiment inexistantes. Victimes de discriminations et d’inégalités sociales, les Italiens du sud ont fait place à divers préjugés. Notamment raciaux, sociaux et religieux.
La plupart d’entre eux étaient des paysans du sud de l’Italie. L’apparition de la mafia Sicilienne “Cosa Nostra” débute avec le véritable premier parrain Vito Cascio Ferro. Cette famille inspire le célèbre réalisateur Francis Ford Coppola dans sa trilogie “Le parrain” (1972), qu’il nommera Vito Corleone, en hommage au village mafieux le plus implanté. Ces “familles” mafieuses envoient des lettres de menaces aux autres Siciliens, dans le but de susciter la peur, et ainsi de soutirer de l’argent aux Siciliens qui étaient généralement très pauvres, en réclament de faux impôts aux petit commerçants. La police américaine n’y porta pas d’importance : c’est ainsi que la mafia prend autant d’ampleur là-bas.
Fait historique qui inspira grand nombre de réalisations au cinéma, c’est aussi la création du mouvement cinématographique italo-américain dont Scorsese est un des principaux acteurs. Ces films, qui furent pour la plupart très appréciés du grand public, sont aujourd’hui devenus des films cultes. Les films de Scorsese illustrent de manière romancée la mentalité de cette génération et les dommages d’un système inégalitaire.
Scorsese est également un réalisateur qui sait s’entourer, il compte d’ailleurs trois acteurs fétiches. Martin Scorsese et l’acteur Harvey Keitel débutent leur carrière ensemble, et resteront liés par de nombreuses œuvres, dont sa première réalisation, Who’s That Knocking at My Door (1967). S’en suit sa rencontre avec Robert De Niro, une amitié primordiale, avec qui il partagera également la plupart de ses projets comme Mean Street (1973), Les Nerfs à vif (1991) ou bien Casino (1995). Plus récemment c’est Léonardo Di Caprio qui a été véritablement adopté par le cinéaste, on le retrouve notamment dans Shutter Island (2010) ou encore Le loup de Wall Street (2013).
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