On définit traditionnellement un mur comme un « ouvrage de maçonnerie qui sert à délimiter une surface entre plusieurs pièces ou qui sert à enclore un espace ». On peut aussi utiliser ce terme pour définir une fonction symbolique, ou une protection de défense. Mais cette protection implique un enfermement.
En effet, vivre entre des murs, c’est vivre dans un monde clos, coupé du reste du monde. Depuis toujours, des murs sont contruits dans le but de diviser les Hommes : les Etats ont recours à des murs frontières, des barrières de sécurité, des fortifications, afin de protéger un territoire d’un ennemi bien identifié. Les murs avaient d’abord une fonction essentiellement défensive, comme la Grande muraille de Chine, protégeant les Chinois des invasions barbares, le premier et de loin le plus grand mur jamais construit. La Grande muraille est aujourd’hui un monument classé dans le patrimoine mondiale de l’UNESCO, d’ailleurs devenue l’un des monument les plus visité du pays. Le mur d’Hadrien, en Angleterre, qui veillait également à protéger la civilisation romaine contre les barbares, demeure encore aujourd’hui un symbole puissant de division nord-sud. Plus récemment, le mur de Berlin, aussi appelé “Mur de la honte”, illustre la frontière radicale qui existe entre deux types de régime politique : la démocratie d’un côté, le totalitarisme de l’autre.

Pourtant aujourd’hui encore, ces murs subsistent sur notre planète, certains sont en cours de conceptualisation, ou déjà en construction dans le monde.
De tout temps, les empires ou les Etats ont construit des murs afin d’établir une séparation entre-eux mêmes et une catégorie d’Hommes qu’ils considèrent comme différente de la leur. Ces murs peuvent notamment diviser physiquement des populations, des groupes ethniques, des gens de confession religieuses différentes, mais ils peuvent être aussi idéologiques et font obstacle singulièrement à la libre circulation d’idées et à l’échange de pensées, ou encore la véracité de l’information. Bien que ces murs aient presque toujours échoué à atteindre le but qui leur était fixé, cette course à la séparation se poursuit aujourd’hui encore et ne semble pas près de s’arrêter. C’est ainsi qu’une partie de notre liberté s’achève.
Il est important d’évoquer le mur israélo-palestinien : ce mur est une ligne de démarcation, appelée “ligne verte”. Sur 700km de longueur, le parcours de ce mur est assez complexe. Des populations entières sont isolées, une véritable barrière de séparation Israélienne. Dans les années 1990, plusieurs hommes politiques défendent l’idée de séparation physique envers les Palestiniens pour éviter la multiplication entre deux populations, suite à l’attentat du 1er juin 2001. L’histoire du conflit israélo-palestinien est connue de tous, une histoire sans fin.
Les murs de protection sont beaucoup plus répandus. Ils jouaient un rôle particulièrement important dans le passé lointain.
De plus en plus nombreux, ils sont aujourd’hui une soixantaine autour du globe. Il y avait onze murs de séparation sur la planète en 1989. On en compte aujourd’hui soixante-cinq, construits et planifiés. Plus d’une douzaine ont surgi depuis 2010 : de nos jours, des clôtures séparent les deux Corées, l’Inde et le Pakistan, ou les parties grecque et turque de Chypre. Les batailles ont cessé, mais la paix n’a pas pu être établie, chacun s’abrite donc derrière une barrière. Une quinzaine d’autres sont déjà prévus, tout comme le fameux mur de Trump, entre les Etats-Unis et le Mexique, qui fit face à de nombreuses controverses. Les deux pays sont déjà séparés par une barrière de sécurité de plus de 3000 kilomètres, mur économique entre le Mexique et les Etats-Unis. Celui-ci marque une rupture entre le Nord et le Sud de la planète, à laquelle se heurtent certains migrants internationaux. Après avoir annoncé officiellement son projet de renforcer cette barrière, les Mexicains ont réagi, considérant l’idée comme une humiliation publique.
Alors ces murs sont-ils synonyme de “haine” ?

Bien que très différents selon leur histoire et leur raison d’être, ces murs ont en commun un problème de condamnation universelle. Les murs ne font que qu’aggraver des tensions en engendrant des incompréhension et des violences.
Les murs sont des réponses dérisoires car ils sont un faible rendement. J’irai jusqu’à dire que ces murs violent le droit international humanitaire, et le droit international tout court, dans un monde qui prône l’égalité et la liberté des Hommes. Ceux qui construisent ces remparts pensent qu’ils accomplissent un acte puissant : or, c’est un signe de faiblesse, puisque le mur est une stratégie défensive et donc par conséquent, faible, perdante. Il faudrait des politiques positives agissant sur des causes : les murs sont les signes visibles de tensions politiques, et sont aussi à l’origine de nombreux drames humains et au cœur d’enjeux sur le plan économiques comme sociale.
Trop de murs se sont élevés, ont divisés les hommes, brisé des familles, semé la haine, la peur et la révolte entre les habitants d’une même planète. Le problème est pourtant bien plus profond : construire des murs physiques signifie une forme d’acceptation et de banalisation de la division entre les Hommes. Ce sont les murs invisible, c’est à dire une mentalité entière qui doit évoluer, l’ouverture d’esprit et la confiance de l’Homme envers l’Homme, une frontière qui parait encore aujourd’hui infranchissable, apparue depuis quelques décennies, et particulièrement inscrite dans notre temps, malgré nos différentes évolutions.
Pour finir, je dirai qu’il ne suffit pas de construire un mur, physiquement, pour contrôler un peuple. De plus, même si les murs paraissent remplir leurs fonctions, les populations trouvent toujours un moyen, des stratégies pour le contourner, ou alors les lois évoluent et deviennent moins strictes. Nous l’avons vu avec le Mur de Berlin, sur lequel il est inscrit : “le monde est trop petit pour avoir des murs”. Pourtant, depuis sa chute voici vingt ans, d’autres murs se sont élevés, brisant des familles, semant la haine et la révolte entre les habitants d’une même planète. Les malheureux essayaient tant bien que mal de passer de l’autre côté du mur, parfois même en risquant leur vie. Même si le mur parait plus difficilement indestructible sur le papier, tant idéologiquement que physiquement, chaque mur a une fonction bien spécifique, que ce soit une fonction symbolique, défensive ou bien politique. Il existe cependant d’autres alternatives pour remplir ces fonctions, sans pour autant couper toute communication entre les populations.