La maladie, de la faiblesse à la force

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Après avoir vécu des moments difficiles, chaque personne peut agir différemment. Soit se renfermer, jamais en parler et réussir à avancer, soit au contraire en parler pour avancer. Ma maman aujourd’hui a choisi de raconter ce qu’elle a vécu durant sa maladie, ce long calvaire qu’on croyait infini. Je lui ai donc posé quelques questions afin qu’elle puisse s’exprimer, car même si on pensait que le pire allait arriver, ensemble, nous avons réussi à la combattre.

Comment l’as-tu appris ?

Plusieurs fois, j’ai ressenti une douleur à la gorge. Le médecin mettait cela sur le compte d’une angine, avec seulement une petite grosseur qui revenait sans arrêt. Jusqu’au jour où la grosseur a dépassé les 3 centimètres sur le côté gauche de la gorge. En allant chez le médecin pour faire des examens plus approfondis, j’ai bien vu, sur son visage, un air inquiet. Il m’a directement envoyée voir un de ses confrères pour faire une biopsie. Lorsque je suis rentrée à la clinique une semaine après, le médecin s’est assis au bord de mon lit en me prenant la main. Le verdict si dur à entendre est tombé. Le cancer, le cancer de la gorge.

Quand et comment l’as-tu annoncé ?

Tout d’abord j’en ai parlé à des amies proches. Puis j’ai demandé à l’une de mes amies d’être présente au moment où je l’annoncerais à ma fille. Je ne me sentais pas capable de le faire toute seule, je ne voulais pas qu’elle ressente ma peur, mon inquiétude et mon désarroi. Au moment de l’annonce, j’ai vu son visage, ton visage si triste et en larmes. Elle a fini par se réfugier dans sa chambre sans un mot. Après l’avoir annoncé au reste de la famille, j’ai essayé d’être forte et de profiter de tout le monde, comme si c’était les derniers instants qui me restaient à vivre.

Quel a été ton traitement ?

J’ai eu rendez-vous sur rendez-vous pour parler du protocole qu’il allait falloir suivre. Pendant plusieurs mois, j’ai eu de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Pour tout mettre en place, il a fallu que je passe plusieurs scanners et analyses de sang. J’avais l’impression d’être un robot, j’allais de rendez-vous en rendez-vous sans poser de questions. J’acceptais sans comprendre vraiment chaque chose, je ne pouvais plus diriger ma vie comme je l’entendais. Le stress et l’angoisse étaient devenue les seules émotions que je pouvais ressentir.

Quels ont été les effets indésirables ?

Plus j’ai eu des séances de chimiothérapie, plus les effets indésirables se faisaient ressentir et apparaissaient. Les vomissements qui me déchiraient de l’intérieur car je ne mangeais plus, jusqu’au point de ne plus pouvoir tenir debout toute seule. La baisse de tension, la perte de poids, jusqu’au point de ne plus pouvoir se reconnaitre dans le miroir. Sans la force et le soutien de mes amies, de ma famille et surtout de mes enfants, je ne me serais pas battue.

Que s’est-il passé ensuite ?

On a enfin vu la fin de tous ces traitements, la lumière au bout du tunnel. J’ai dû, deux mois après, passer un scanner, ce qui a inquiété les médecins, car le cancer revenait : ils ont toute suite pris la décision de m’opérer et de m’enlever la ganglionnaire. Encore une étape de stress, d’appréhension et de souffrance. Mais finalement tout s’est bien passé, malgré la petite infection que j’ai eue ensuite. Après plusieurs mois de contrôles, me voilà en rémission. Le « après » peut être satisfaisant car on croit que c’est fini : peut-être fini pour le corps, mais la tête souffre encore. C’est comme les cinq phases du deuil : le choc, la colère, le déni, la dépression et enfin l’acceptation.

Cette maladie m’a laissé des séquelles, ce qui m’empêche de reprendre mon travail dans le corps médical, mais je réussis petit à petit à reprendre ma vie, et de la vivre comme je le souhaite et à ma façon. J’essaie de vivre sans y penser mais la maladie m’a changée, et la douleur persiste toujours. Malgré tout ça, je fais actuellement ce que j’aime, je m’occupe d’enfants et je fais de la couture, ce qui me prend une grande partie de mon temps.

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Bonjour tout le monde ! je m'appelle Elisa, je suis étudiante en première année dans la filière Image&Co.
je suis curieuse avec une soif d'apprendre, passionnée par la communication et la production je ne sais pas où je vais me diriger.

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