L’avenir, c’est assez terrifiant comme mot. Ça veut dire tout et rien à la fois. C’est comme une épée de Damoclès au dessus de notre tête. Une notion abstraite, qui prend place dans nos vies, bien trop tôt à mon gout. C’est vrai quoi, demander à un bambin de 5 ans « alors tu veux faire quoi plus tard ? » comme ci on pouvait savoir ce qu’on voulait faire de nos vies aussi tôt. On s’étonne après, à 18 ans, d’être pris d’angoisse parce qu’on est perdu et qu’on n’a aucune idée de ce qu’on veut accomplir ou faire de nos vies.
L’avenir, c’est une remise en question permanente avant d’avoir les réponses aux questions qu’on nous pose, et puis peut-être qu’on les aura jamais vraiment. Être jeunes et ne pas avoir les réponses de l’avenir, c’est quelque chose qui devrait devenir normal. Comment à 18, à 20 ans, on pourrait avoir toutes les réponses ? Comment on peut savoir ce à quoi on veut consacrer chaque jour de sa vie pour les soixante prochaines années?
Il faudrait juste nous laisser du temps, du temps pour trouver les réponses, du temps pour faire nos propres expériences, nos erreurs aussi, pour avoir la sagesse et les épaules de les trouver, ces réponses.
J’ai bientôt 23 ans, et laissez moi vous dire que je me suis pas mal perdue pour répondre à cette énorme question qu’est l‘avenir et je n’ai même pas encore saisi toutes les nuances que cela implique. J’ai peut être trouvé les réponses à mes questions, mais je me suis beaucoup perdue en chemin, peut-être même trop… Je n’ai sûrement pas encore assez de recul pour apprécier et comprendre chaque leçon que ces expériences m’ont apportées. Mais sur chacun de ces chemins détournés, j’en suis ressortie avec une leçon de plus, jamais de moins. Apprendre à me débrouiller seule, apprendre que parfois des notes sont injustes, que jamais rien ne te sera donné, que c’est à toi d’aller chercher ce à quoi tu aspires, que personne ne fera les choses à ta place, apprendre à survivre dans un environnement universitaire où tout le monde est prêt à tout pour t’écraser. Oh, et aussi que les administrations de facs, qui sont absolument désastreuses.
J’ai eu besoin de deux réorientations avant d’arriver dans les études que je fais aujourd’hui, et où je sais que je suis à ma place. Je ne sais pas ce que ça renvoie comme image de moi, une personne indécise ? Qui sait pas ce qu’elle veut ? Qui ne va pas au bout des choses qu’elle entreprend ? Peut être un mélange de tout ça. Ou simplement une jeune fille de 18 ans, qui, à l’époque, était persuadée que la voie qu’elle prenait était la bonne.
La stigmatisation des réorientations est encore trop présente. C’est comme si on avait pas le droit à l’erreur, la pression des parents, de son entourage, de vouloir faire ce qu’il faut même si c’est pas ce qu’il y a de mieux pour nous. Tout ça mélangé, crée des adultes aigris, malheureux dans leur vie professionnelle.
Alors sans légitimité et à mon échelle, si personne ne vous l’a dit avant aujourd’hui : vous avez le droit à l’erreur, vous avez le droit de vous tromper, d’emprunter un chemin et de faire demi-tour en cours de route, vous avez le droit de ne pas avoir toutes les réponses. Avancer à votre propre rythme sera votre meilleure récompense. Vous ne perdrez jamais de temps à essayer des choses, à multiplier les expériences. Bien au contraire, vous en ressortirez sûrement grandi, en ayant appris au moins une chose sur vous, et avec une leçon de la vie en prime. Peu importe le temps que vous mettez à trouver votre voix, tant que vous la trouvez, et on la trouve, toujours.
Après deux années de fac de droit, passée un concours de gendarmerie dans un hangar avec 10 000 personnes (je ne sais toujours pas ce que je faisais là), et quatre mois à travailler dans un magasin de prêt-à-porter (il faut bien occuper ses journées), je suis aujourd’hui exactement où je devrais être, enrichie de toutes ces expériences.
N’ayez pas peur de l’avenir. Embrassez-le. Construisez-le pour qu’il soit exactement comme vous voudriez qu’il soit, ni plus ni moins. C’est entre vos mains.
Comme mon papa m’a dit un jour : « tombe sept fois, mais relève toi huit ! »
Etudiante en Bachelor production première année à l'ISCPA Paris.
Passionnée par le monde de l'audiovisuel, plus particulièrement celui des séries. C'est donc vers cet univers que je souhaite m'orienter dans le futur.
Je suis curieuse, ambitieuse et avec une grande soif d'apprendre.