Dire NON à la fast fashion

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La fast-fashion désigne un renouvellement constant et rapide des vêtements mis en vente. Cette manière de consommer la mode a provoqué un tournant socio-économique des plus néfastes. Les industries du textile taisent malheureusement des problématiques humaines et écologiques graves au dépens de notre besoin d’acheter en quantité pour un prix bas. Cependant, les démarches responsables sont de plus en plus nombreuses à émerger.

Dire NON à des produits de l’esclavage dans ton placard 

Alors que les Ouïgours sont opprimés par le gouvernement chinois depuis des années, nombreux d’entre-eux sont exploités dans les industries textiles. Ces usines fournissent des grandes enseignes internationales. Depuis la médiatisation de l’oppression que connaît le peuple Ouïgour, beaucoup de marques ont stoppé leurs activités avec la Chine. En revanche, d’autres continuent de travailler avec les fournisseurs qui réduisent cette communauté à l’esclavage. 

Les « employés » de la fast-fashion connaissent malheureusement un traitement désastreux. Les usines étant implantées en Asie, dans des pays où les réglementations sont très peu encadrées, les salaires sont indécents à la vue des conditions de travail. Les travailleurs gagnent à peine de quoi couvrir leurs besoins primordiaux à savoir, se nourrir et se loger. En Chine, pour survivre, beaucoup de ces familles n’hésitent pas à travailler jusqu’à 150 heures par mois afin d’obtenir un revenu suffisant. 

L’exploitation des enfants dans les usines de textile constitue également un réel problème moral et éthique. Selon le rapport d’ODI (Overseas Development Institute), 15 % des enfants entre 6 et 14 ans de Dhaka travaillent à plein temps. Ce chiffre s’élève à 50% une fois les 14 ans passés. Ces enfants travaillent jusqu’à 64 heures par semaine pour produire des collections de vêtements. 

Dire NON à des vêtements qui naissent en faisant mourrir la planète 

Des enseignes telles que Zara, H&M ou Boohoo produisent environ 52 collections par an soit une collection par semaine. 

Pourtant l’industrie du textile est la plus polluante de toutes, elle est responsable de plus de 8 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Pour produire le polyester, matière principalement utilisée dans le textile, les usines utilisent du pétrole dont l’utilisation massive nuit fortement à l’écologie. Elles utilisent également du coton, deuxième matière la plus utilisée dans la fast-fashion, alors qu’elle demande en moyenne 11 000 litres d’eau pour en produire un kilo.

Et que dire de l’utilisation des pesticides pour préserver les champs de coton. Ils engendrent une augmentation nette des cas des cancers dans les pays où sont localisées les champs de coton. Les cultivateurs de coton, comme les ouvriers sont exposés en permanence à ces produits toxiques, sans équipement et protection adaptés. Ceux qui fabriquent le vêtement ne sont pas épargnés, car 20% des produits chimiques s’échappent du tissu lors de la fabrication. Les teintures textiles extrêmement polluantes sont déversées dans les eaux courantes contaminant l’eau potable et les sols fertiles. Les industries textiles utiliseraient près de 8 000 composants chimiques lors de la conception des vêtements.

Dire OUI pour consommer autrement et collectivement 

Privilégier l’environnement, mais surtout le bien-être de l’humain est essentiel. Les industries doivent repenser leur mode de fonctionnement. À commencer par un recrutement et un traitement social réglementé et soucieux des employés. Une utilisation moins polluante des matières premières est à prévoir également. Il s’agirait d’utiliser les matières éco-responsables (locales, bio ou recyclées) et d’investir massivement dans des technologies capables de réduire le gaspillage d’eau et le retraitement des colorants. Le label SloWeAre répertorie et soutient les marques éco-responsables et entretient une communauté autour de la « mode positive ». La campagne pour la désintoxication du textile de Greenpeace a poussé plus de 80 marques vestimentaires à stopper le rejet des produits chimiques dans les cours d’eau. Enfin, une vraie et grande transparence concernant l’engagement des entreprises auprès des consommateurs est nécessaire afin qu’eux aussi participent en modifiant leur mode de consommation : acheter moins en quantité, privilégier la qualité et l’éthique du vêtement, favoriser la seconde main, garder ses vêtements plus longtemps et laver autrement sont des responsabilités accessibles pour tout le monde.

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