Le concours Miss France, créé en 1920 par Maurice de Waleffe, s’est vite imposé comme la référence des concours de beauté français. Il met en scène des femmes françaises représentant chaque région de France métropolitaine et d’Outre-Mer, chacune d’entre elles ayant entre 18 et 25 ans, et mesurant au minimum 1m70. Cependant, la montée récente du féminisme pousse à remettre en question les fondements de ce concours.

Une vision réductrice de la femme
En effet, depuis quelques années, le concours est sujet à de nombreux débats. Tout d’abord, les critères sont trop peu inclusifs. Par exemple, nous n’avons rarement, voire jamais vu, une Miss ronde. Même si le poids n’est pas un critère, inconsciemment (ou même consciemment) les Miss sélectionnées sont fines. Ces femmes sont présentées physiquement comme des femmes « parfaites », sans aucunes imperfection. Les téléspectatrices ne correspondant pas à ces normes de beauté peuvent alors ressentir un sentiment d’inégalité et d’exclusion.
En outre, ce concours contribue fortement à l’objectification de la femme. Les candidates sont soumises au jugement des téléspectateurs et du jury comme si elles étaient du bétail. On compare ces femmes comme on comparerait deux produits entre lesquels on hésiterait. Ce concours est donc le parfait reflet de la société de consommation dans laquelle nous vivons, où même les corps deviennent des produits.
Le concours de Miss France, très médiatisé, contrairement au concours de Mister France, est une façon de montrer ouvertement que dans notre société, la femme se doit d’être belle, et tout le monde a l’autorisation de juger son corps. Ce qui n’est pas le cas pour les hommes.
Des perspectives d’évolution ?
Malgré tous les débats soulevés par ce concours, sa déprogrammation n’a pas été envisagée. Il semblerait qu’il soit profondément ancré dans notre culture. À tel point que depuis sa première diffusion en 1987, c’est devenu le rendez-vous de fin d’année des français.
D’autre part, il est difficile d’envisager d’arrêter ce concours uniquement à l’échelle de la France, en vue des concours mondiaux. Par ailleurs, l’organisation du concours Miss France revendique une évolution depuis sa création, en mettant de plus en plus l’accent sur la personnalité des candidates, et leur connaissance de l’actualité est évaluée grâce à des tests de culture générale. En revanche, cela ne semble pas suffisant, et les épreuves d’éloquence ne font que décrédibiliser les Miss. Ils renforcent, au contraire, l’image de la femme « belle et bête ».