To the Lake est une série russe, disponible depuis le mois d’octobre 2020 sur Netflix, qui nous rappelle l’épidémie qui nous touche en ce moment. Basée sur le livre Vongozero, de Yana Vagner, publié en 2011, elle fut diffusée en 2019 en Russie. Composée de huit épisodes, la série s’enchaîne à une vitesse affolante de par son rythme et sa qualité.
La ville de Moscou est mise sous quarantaine suite à la propagation d’un virus qui contamine et tue les personnes infectées en quelques jours. Les infectés développent une toux sanguinolente et une dépigmentation des pupilles. Le récit suit Sergueï, qui vit à l’écart de la capitale avec sa compagne et son fils. Quand il découvre la situation à Moscou, il décide d’aller récupérer son ex-femme et leur fils. Parvenus à sortir du périmètre bouclé par les autorités, le groupe met le cap sur le nord du pays. Là-bas, le père de Sergueï leur assure qu’un abri les attend au beau milieu d’un lac, pour y vivre en toute sécurité à l’abri des pilleurs et des militaires.

Un stress omniprésent
La série est très anxiogène et c’est là l’un de ses points forts. Les raisons de ce stress quasi permanent sont multiples. Cela passe notamment par l’ambiance installée dès le premier épisode, et qui ne s’essouffle absolument pas au fil des suivants. L’ambiance anxiogène est renforcée par la menace de l’épidémie. Au fil des épisodes, elle se déplace vers quelque chose de plus malveillant et concret : l’être humain. En effet, les hommes représentent une menace matérialisée, la série met temporairement l’épidémie de côté pour développer la nature et les réactions humaines face à un monde où règne la loi du plus fort. La brutalité du monde est exacerbée de par l’absence de conséquences aux actes. L’un des moyens employés par la série pour montrer cette montée de la violence sans répression est le comportement de certains groupes militaires.

La série explore les différentes caractéristiques de l’âme humaine. De nombreuses facettes sont ainsi développées, à l’instar du personnage principal, Sergueï. Cet homme doit faire face aux menaces extérieures, tout en essayant de concilier une vie de père de famille déchirée. On peut aussi mettre en relief la relation entre l’ex-compagne de Sergueï et son actuelle compagne, mettant en exergue toute la jalousie et la haine que l’on peut éprouver. Certains personnages doivent faire face aux conséquences morales de leurs actions, et tenter de s’habituer aux horreurs qu’ils ont commises. En plus des menaces extérieures, le groupe de survivants est prêt à craquer à tout moment. Les personnages, bien que parfois stéréotypés, se révèlent intéressants et empathiques.
En conclusion, To the Lake est une excellente série de suspense/angoisse qui se binge très facilement. Le dernier épisode se termine sur un cliffhanger qui conclut la série sur un suspens caractéristique du reste du show, et qui donne envie de voir une deuxième saison.