La Dame de Shanghai, un chef d’oeuvre intemporel

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La Dame de Shanghai est un thriller américain de Orson Welles, sorti en 1947. Il est caractérisé comme « film noir » de son époque, car il traite de complot, d’amour complexe et de femme fatale. Ce film raconte la mésaventure de Michael O’Hara (Orson Welles) et de sa rencontre avec Elsa Bannister (Rita Hayworth). Alors qu’il venait de la rencontrer et de la secourir, celle-ci tente de l’engager en tant que marin sur son yacht. Celui-ci refusant une première fois, finit par accepter. Il réalisera son erreur que bien plus tard lorsqu’il comprendra qu’il a été manipulé du début jusqu’à la fin.

La Dame de Shanghai, comprend plusieurs personnages importants. Il y a tout d’abord le personnage principal, Michael O’Hara, joué par Orson Welles. Ce dernier tient le rôle du marin un peu naïf et manipulable. Esla Bannister interprétée par Rita Hayworth, est une femme mystérieuse, froide, amoureuse, et avant tout manipulatrice : c’est elle qui va créer et mettre en place son plan meurtrier pour tuer son mari. George Grisby, joué par Glenn Anders, est l’associé et bras droit de l’avocat Bannister. Il fait partie du triangle amoureux, et va aider sa « bien-aimée » à mettre en place ladite plan. Pour terminer, Arthur Bannister, interprété par Everett Sloane, est un célèbre avocat qui soupçonne sa femme de le tromper. Il va donc engager un espion, Sidney Broome (Ted de Corsia), pour surveiller sa femme et la prendre sur le fait pour pouvoir, finalement, demander le divorce.

Le film débute par une voix-off et une citation du personnage principal, Michael O’Hara: « Quand je commence à faire l’idiot, rien ne peut m’empêcher de le faire complètement. Si j’avais pu prévoir où tout cela me mènerait, je ne me serais jamais lancé dans cette aventure. » Cette phrase ne fait qu’annoncer les événements qui vont suivre tout le long du film. En effet, pris d’un coup de foudre, Michael va créer sans le savoir un triangle amoureux destructeur, et va se faire manipuler sans s’en rendre compte. J’ai rapidement remarqué qu’Elsa, ainsi que George Grisby, enquêtaient sur lui, et plus particulièrement sur son passé. Par exemple, Elsa n’hésite pas à lui demander s’il a déjà tué un homme, ce qu’il a ressenti, s’il pouvait le refaire et si la prison ne lui faisait pas peur, tout ça dans le but savoir s’il peut tenir le rôle parfait pour leur plan diabolique. La présence du triangle amoureux et du complot sont des caractéristiques du film noir. Cependant, le complot d’Elsa et Grisby ne tient qu’à un fil car, tout le long, Michael menace de quitter le bateau et le job qu’il a accepté.

Cette menace crée une tension supplémentaire sur le spectateur, qui se demande ce qu’il va se passer par la suite, et sur les protagonistes qui espèrent ne pas voir leurs projets s’envoler. Peu de temps après, une nouvelle caractéristique apparait, celle du drame, car Elsa joue la femme qui a besoin de se sentir aimer, qui a besoin qu’on s’occupe d’elle, que quelqu’un remplace son mari. Mais elle a également besoin d’un responsable pour le futur meurtre de celui-ci. De plus, Elsa est la parfaite interprétation de la femme fatale : dans le film, elle se montre froide mais séductrice, elle n’hésite pas à user de ses charmes et de sa beauté pour enfermer Michael dans son piège. Tout le long du film, la bande sonore augmente le côté dramatique du film, avec des musiques sinistres et paradisiaques. Sinistres, car elles donnent l’impression aux spectateurs qu’à tout moment quelque chose va arriver ; paradisiaques, car elles sont calmes, et elles rassurent les spectateurs. Ce paradoxe ajoute du mystère au film, et accentue le côté dramatique. Toutes ces caractéristiques présentes dans le film sont représentatives du film noir. Elles enrichissent l’intrigue et le style du film, ce qui aide à le qualifier, petit à petit, de « chef d’œuvre».

Cependant, La Dame de Shanghai n’est pas qu’un film noir. Il est également la caricature des classes sociales, et en particulier la différence entre les riches et les pauvres. En effet, le réalisateur du film compare les riches aux requins, car ils sont prêts à tout pour l’argent, et tant pis s’ils doivent se salir un peu les mains. Dès l’arrivée de Michael sur le yacht, un débat fait place, celui de l’importance de l’argent. D’un côté Grisby, lui, est prêt à « disparaitre » pour toucher l’assurance de son partenariat avec Arthur Bannister, et d’un autre côté, Michael, qui se dit « moralement sain » car pour lui  « il ne faut pas connaitre la richesse ». Pourtant, celui-ci ayant besoin d’argent, il va vite changer d’avis. Il se fait aussi manipuler par l’argent : cet aspect du film peut être retrouvé également à travers diverses scènes étranges, mystérieuses et inquiétantes, comme par exemple la scène de l’aquarium, où Elsa et Michael s’embrassent. On y voit en fond des poissons beaucoup trop gros et inconnus pour être dans un aquarium, qui rappellent le côté étrange de la scène. Malgré ce que laisse voir Elsa, elle est toujours autant manipulatrice : lorsqu’ils s’embrassent, des enfants les surprennent et se mettent à rire. Ils rient comme s’ils connaissaient la véritable nature d’Elsa. Comme si ils savaient ce qui allaient arriver ensuite.

Pour finir, les dernières scènes du film, celle dans la maison hantée et celle des miroirs m’ont particulièrement terrifiées. Entre la vérité qui est dévoilée sur l’auteur des meurtres, et Michael qui a l’air de vivre un cauchemar éveillé, car il comprend enfin qu’il a été manipulé et le véritable aspect de la société qui se révèle, tout cela m’a particulièrement laissé sans voix. Suite à cela, je ne savais pas quoi penser de ce film, j’étais perplexe. Selon moi, ces dernières scènes révèlent la dystopie qui règne tout le long du film, j’avais l’impression qu’à chaque scène tout allait bien se passer, alors que c’était tout le contraire. 

Pour conclure, ce film est à mon avis, un film qui comporte une morale et qui met en garde sur plusieurs choses, comme se méfier des riches, et se méfier des gens tout simplement. Il nous apprend que la vie n’est pas toute rose, et qu’il faut faire attention à tout ce que l’on fait et ce que l’on dit. 

J’ai aimé ce film. À son premier visionnage, j’étais assez réticente à le voir, parce que c’est un film que je n’ai pas l’habitude de regarder. Tout d’abord par le fait qu’il soit en noir et blanc, mais aussi car son scénario est complexe et particulier. De plus, j’ai trouvé la présence du triangle amoureux assez cliché. Cependant, après l’avoir visionné une deuxième fois, j’ai su l’apprécier à sa juste valeur, car malgré son originalité, il reste un très bon film. 

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Etudiante en 1ère année image&co, je m'intéresse à la production comme la communication.

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