Roger Deakins, l’homme derrière la caméra

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Alliant ombre et lumière, Roger Deakins est l’un des directeurs de la photographie les plus demandés à Hollywood, et les plus grands réalisateurs veulent travailler avec lui. Il n’apparaît jamais à l’écran, mais contribue grandement au rendu d’un film et à son envergure.

Roger Deakins


Né le 24 mai 1949 à Torquay, il se découvre une passion pour la peinture, et étudie l’art graphique à la Bath School of Art and Design, puis la photographie : il est ensuite diplômé de la réputée National Film School de Buckinghamshire.

Au début de sa carrière, il devient cameraman pour des documentaires, et assistant de production. Apres sept années, il a pu parcourir de nombreux pays, et son nom a commencé à circuler dans les plus grandes sociétés de production. Il s’attaque alors à la réalisation de documentaire en Afrique, et réalise des clips musicaux.
Le directeur de la photographie est un des rôles les plus importants dans un film. Il aura la lourde tâche et responsabilité de l’image du film, souvent reléguée au second plan, alors que certains directeurs de la photographie, pour les plus connus, sont parfois mieux payés que les réalisateurs. Mêlant connaissance technique et sens artistique, ils vont être responsables de la qualité technique et artistique des images du film. Ils portent une attention particulière au couleurs, aux lumières et au cadrage.

Fidèle collaborateur des plus grand cinéastes

La renommée de Roger Deakins lui a permis de participer à l’élaboration de plusieurs œuvres, et de travailler avec des nombreux réalisateurs : on peut citer ses plus récentes œuvres avec 1917, réalisé par Sam Mendes, qui avait aussi fait appel à lui pour le 23ème James Bond, Skyfall, en 2012, Jarhead, ou encore Les noces rebelles, en 2008. On peut citer Denis Villeneuve, avec qui il a tourné trois films : Prisonners, en 2013, Sicario, en 2015 et Blade Runner, en 2017. Mais en 1991, le film Barton Fink marque surtout le début d’une grande collaboration avec les frères Cohen, avec qui ils se retrouvent pour Fargo en 1996, O’brother, en 2000, et en 2007 pour No country for old men. Parmi tant d’autres réalisateurs avec qui il a travaillé depuis ses débuts en 1980, se trouvent également Martin Scorsese, Michael Radford, ou encore Ron Howard.

Son style

Durant sa carrière il a résisté à l’envie de se ranger dans un style visuel ou une technique spéciale : il a la particularité de s’adapter à tous les genres, et de fournir un travail mémorable. En filmant avec des budgets différents, des genres différents, ses images sont riches, avec des niveaux de contrastes complets et des mouvements de caméra méticuleux. Si on devait définir son style, on dirait sans doute que c’est sa précision qui change tout : chaque chose est à sa place, avec un signification bien précise. Depuis le début de sa carrière, ses visuels sont pensés, bien planifiés et avec un excellente exécution, tout est fait délibérément. Il est considéré par les réalisateurs comme très minutieux, peu enclin à l’erreur, avec une certaine méthode et une approche pour la préparation. Il prend la pré-production très au sérieux, et préfère les storyboards, ou au moins créer en détail pour chaque plan, en s’aidant des lumières.
Dans ses films, la caméra est très souvent en mouvement : également amateur de la technique du « plan dans le plan », il superpose les couches d’un plan à l’autre, ce qui donne de la perspective et de la profondeur à l’image.
Il préfère l’utilisation d’une seule caméra quand il le peut, ce qui lui donne plus de contrôle sur l’image et sur le rendu.

Eternel perdant

Roger Deakins est un habitué des Oscars : en plus de trente-cinq ans de carrière, il reçut quinze nominations, soldées par treize défaites : il détient un des records de nomination sans victoire. Sur la période de 1995 à 2017, Roger Deakins fut nominé pour la création de chef d’œuvre comme Les Evadés, Fargo, L’homme qui n’était pas là, No country for old man, l’assassinat de Jesse James, Prisoners et Skyfall.
En 2018, pour le travail fourni sur Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve, Roger Deakins monte sur scène pour recevoir sa deuxième statuette sous les applaudissements de la foule, puis en 2020, pour le film 1917.
Il a aussi remporté l’Independent Spirit Awards, plusieurs American Society of Cinematographers et cinq Baftas.

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