Le célèbre couturier et homme d’affaire français d’origine italienne, Pierre Cardin, est décédé le 29 décembre 2020 à l’âge de 98 ans. Pierre Cardin intègre le monde de la haute couture en 1957, et y restera environ dix ans. À la fin des années 1950, il présente une collection de prêt-à-porter qui fera grand bruit. Tout comme Paco Rabanne et André Courrèges, il est considéré comme étant l’inventeur de la mode futuriste dans les années 1960 « J’ai toujours eu la tête dans le futur, j’ai toujours créé pour les jeunes gens ».
Ses débuts dans la haute couture
Pierre Cardin commence son apprentissage à l’âge de quatorze ans chez Bonpuis, un tailleur pour hommes à Saint-Étienne, en 1936, où il sera tout d’abord comptable, puis coupeur. Vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il débute chez Jeanne Paquin, où il rencontrera par la suite Jean Cocteau et Christian Bérard, avec qui il réalise des costumes et des masques pour La Belle et la Bête en 1946. Pierre Cardin fut le premier tailleur de la maison Christian Dior, et participe donc au succès du célèbre « Tailleur Bar » en décembre 1946. Dans les années 50, il rachète la maison Pascaud, qui deviendra par la suite sa première maison de couture, où des costumes de scène ainsi que des créations de haute couture prendront vie. En 1953, il présente sa première collection, composée de manteaux et de tailleurs d’une coupe impeccable.

Le révolutionnaire de la mode du XXe siècle
Pierre Cardin révolutionne la haute couture avec ses silhouettes circulaires abstraites, des formes sculpturales et de nouveaux tissus, tel que le vinyle pour sa ligne « Cosmocorps », ou la fausse fourrure, qui fera scandale. Les tenues qu’il crée sont faites de couleurs et de motifs empruntés au pop art. « J’ai une démarche de sculpteur : je crée d’abord des formes et j’essaie d’inscrire le corps dedans ». En 1962, il fut le premier couturier à oser proposer des pièces de sa collection à un grand magasin parisien, Le Printemps. De plus, en 1960, il est le premier styliste à lancer une collection de vêtements masculins, ce qui à l’époque était une grande première, qu’il fait présenter par 250 étudiants recrutés à la sortie des universités parisiennes. À la suite d’un voyage au Japon en 1957, où il y fait la connaissance de Hiroko Matsumoto, mannequin japonaise qui l’accompagne à Paris et deviendra sa maîtresse ainsi que sa muse, il importe à Paris l’art de vivre japonais et le fait vivre dans ses collections. Il fut l’incarnation de la notion de couturier contemporain, c’est-à-dire, homme d’affaires autant que créateur. « Je suis moi-même mon plus beau succès. Je suis un enfant des faubourgs, je suis devenu Pierre Cardin ».
