Mr Blockbuster

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« Mr. Blockbuster » : Jerry Bruckheimer a hérité de ce surnom par la production de films à gros budgets, qui se focalisent sur la qualité de l’action et du spectacle. Il possède la quatrième fortune mondiale de l’industrie du cinéma, avec des films qui ont rapporté plus 15 milliards de dollars.


Don Simpson et Jerry Bruckheimer


A la mort du nouvel Hollywood, avec les caprices des réalisateurs et leurs projets trop ambitieux, les studios préfèrent retirer le pouvoir des mains des réalisateurs, et les confier à des personnes qui parle le même langage qu’eux, en pensant aux chiffres et moins à l’aspect artistique : des gens comme Don Simpson et Jerry Bruckheimer, producteurs de cinéma.

Sa carrière


Jerry Bruckheimer commence sa carrière dans la pub en produisant des spots publicitaires à Los Angeles. Il s’associe, en 1982, avec Don Simpson, qui vient de signer un contrat avec la Paramount. Les deux producteurs seront au commande des films, non seulement au plan de la production, mais aussi sur le point de vue artistique, en prenant des réalisateurs considérés comme de bons exécutants, souvent débutants, venant du milieu de la publicité, et sachant faire de belles images. Leur principale technique consiste également à choisir un réalisateur déchu, désireux de ne pas trop chercher à se montrer.


Flashdance : le début du succès

Les deux jeunes producteurs commencent la production de Flashdance, écrit par un scénariste débutant, avec un budget ridicule : un réalisateur qui sort d’un échec commercial et des acteurs inconnus, et pourtant, le film est un succès commercial et propulse les deux producteurs au sommet.

Ce film renseigne déjà sur la conception des films des deux producteurs : tout leur cinéma se retrouve ici. Un high concept, facile à résumer, une structure facile à comprendre en trois actes, une fin heureuse et un message clair et précis.

Le rôle de la musique est très importan : Flashdance produit ainsi pas moins de dix chansons inédites, dont deux deviendront des succès.
Cependant la critique n’est pas au rendez-vous : considéré comme un nanar, et faisant face à de nombreuses critiques des plus grand journaux, Flashdance restera pourtant le troisième succès de l’année 1983.


Des machines à succès


Au début des année 80, un autre succès fait rage : Le flic de Beverly Hills, qui donnera le début des comédies d’action, qui cartonnera dans les années 80 et 90.
En 1983, Jerry Bruckeimer tombe sur un article du magazine California, consacré à l’école des pilotes : trois ans et dix-neuf versions du script plus tard, arrive Top gun. Le film obtiendra l’Oscar de la meilleure chanson, et se classera au top du box-office.


La fin des Eighties


Possédant un grand pouvoir, les deux producteurs exigent beaucoup des studios, comme le choix des réalisateurs, des acteurs, des libertés créatives et les obtiennent généralement sans difficulté. Cependant, après de gros contrats passé avec la Paramount et l’obligation de produire cinq films pour 300 millions de dollars, les deux producteurs vont se planter : les glorieuse eighties sont terminées.
Voulant remédier aux mauvaises critiques, Simpson et Bruckheimer engagent le prestigieux scénariste Robert Towne, pour le film Jour de tonnerre, avec Tom Cruise. Cependant le tournage ne se passe pas comme prévu, à cause des demandes du studio de terminer le film plus tôt, la météo et la complexité des cascades ralentissent le tournage, le succès commercial est bon, mais très loin des attente de la Paramount. Heureusement, ils pourront se reposer sur un autre succès cette année 1990, avec Ghost. Leur relation avec le studio se dégrade de plus en plus, jusqu’à ce que Don Simpson et Jerry Bruckheimer décident de partir pour Disney la même année.


L’ère Disney


Proposant plusieurs high concepts à Hollywood Picture, la compagnie préfère produire des films avec une histoire forte, basée sur les personnages.
Pour justifier les salaires de Bruckheimer et Simpson, Disney leur demande de produire des petits films qui n’ont rien à voir avec ce qu’ils ont l’habitude de faire. Simpson tombe peu à peu dans la dépression et prend régulièrement des drogues.


Bad Boys


La presse les pensant fichus, ils reviennent pourtant avec un petit film, Bad Boys, réalisé par Michael Bay, un parfait inconnue, en production avec Columbia. Là ou Disney ne pensait pas faire de bénéfice sur le film, il rapporte à sa sortie plus de sept fois le budget du film. Ils reviennent sur le devant de la scène avec USS Alabama.
Quelques années plus tard, un changement se fait à la tête de Disney : la nouvelle direction donne aux deux producteurs le plus grand budget de leurs carrière, pour The Rock. A cause des problèmes de santé et de justice de son comparse, Jerry Bruckheimer se retrouve seul aux commandes du film, ce qui met fin à leur étroite collaboration : en juillet 1984, on retrouve Don Simpson mort dans sa villa à Hollywood.


Jerry Bruckheimer Production


Jerry Bruckheimer, maintenant seul, renomme la société et re-signe chez Disney, et, pendant plusieurs années, produit seul des films comme Les ailes de l’enfer, Coyote girls, Pirates des Caraïbes, Les Experts, Bad Boys, ou encore Armageddon.

Jerry Bruckheimer Production tente de se diversifier en développant des projets dans le milieu du jeu vidéo et de la télévision, en créant respectivement Jerry Bruckheimer Game et Jerry Bruckheimer Television. Il développe pas moins de six séries à succès sur la période de 1996 à 2012, avec Les Experts, à New York ou à Miami, Cold case, Without a trace, The Amazing Race.

Selon Forbes, il est la cinquième fortune en revenus de l’industrie du spectacle, avec 850 millions de dollars, derrière James Cameron, Oprah Winfrey, Steven Spielberg, et George Lucas. Mais toujours devant Peter Jackson, Tom Cruise, et Michael Bay.


En 2013, les studios changent de bord et préfère mettre fin à leur collaboration avec les gros producteurs comme Joel Silver, Ron Howard ou Bryan Greiser, ce qui met fin à une catégorie de gros producteurs, car les studios préfèrent miser sur des projets en interne, ou des licences déclinables à l’infini.

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