T’es bonne, etc.

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Dans une France où le harcèlement sexuel est une réelle problématique sociale, nombreux encore sont ceux qui n’estiment pas l’impact qu’il a sur les femmes. Dans la rue, les transports en commun, au travail, dans le milieu de la nuit… Le harcèlement est la bête noire de leur quotidien. Entre la banalisation et l’inconscience qui rodent autour du sujet, comment sortir d’un système qui nie cette oppression sociale ?  

Le harcèlement de rue

Depuis le mouvement #meetoo et #balancetonporc (en France), la parole se libère autour de sujets comme le viol, le consentement et le harcèlement sexuel. Cette vague de témoignage permet de réaliser l’ampleur et la gravité des actes sexistes sur le quotidien des femmes. Les chiffres sont accablants : 86% des femmes sont au moins une fois victime de harcèlement sexuel dans l’espace public. Même si cette problématique est plus démocratisée qu’auparavant, la prise de conscience met plus de temps à s’étendre dans les mentalités masculines. Ce qui est normal, car n’ayant jamais été confronté à ces situations, il est difficile d’imaginer l’humiliation et l’impact à long terme que peuvent ressentir les victimes. Tout commence par la prévention : pourquoi cela existe ? Quelles sont les limites ? Comment réagir face à ce genre de situations ? 

Le harcèlement de rue est une notion assez vaste du fait qu’elle inclue plusieurs situations. Cela peut être une réflexion sur le physique, des regards condescendants et réducteurs, ou le fait de suivre la personne dans la rue. Cela peut également passer par des attouchements, ce qui reste l’une des expériences les plus graves et traumatisantes pour les personnes victimes de harcèlement de rue.

Mais ce sujet n’est pas qu’un sujet de femme. Un homme peut très bien se pencher sur ce sujet après avoir été témoin d’une situation de harcèlement ou bien si l’une de ses proches a été victime de harcèlement de rue. Il est important qu’il y ait une prise de conscience de ce problème, et une participation active dans la lutte contre le harcèlement de rue. Il faut que les hommes comprennent et compatissent avant de défendre leur cause individuelle. Certes, tous les hommes ne font pas preuve de sexisme, mais c’est malheureusement le peu qui agissent qui représentent un danger pour les femmes.

Les limites de la drague

La répétition de ces actes à caractères agressifs et parfois violents porte une véritable atteinte à la sécurité et la dignité des femmes. Pour se rendre moins visibles aux yeux des prédateurs, nombreuses sont celles qui ont adopté des réflexes comme changer de trottoir, baisser les yeux, prendre un Uber plutôt que les transports en commun la nuit tombée, ou s’habillent différemment. Ces précautions entravent leur liberté d’occuper l’espace public.

Le harcèlement et la drague sont bien trop souvent confondus par ces messieurs. Une dissociation difficile lorsque le sexisme systématique banalise les actes les moins graves comme le manspreading ou les discriminations quotidiennes. Harceler une personne revient à négliger volontairement son consentement. La séduction est un moment de partage où les individus communiquent de manière respectueuse et bienveillante. Une personne non réceptive à des avances le montrera par des signaux verbaux ou physiques qu’il faut apprendre à identifier.

Quelques conseils pratiques :

  1. Écouter les signes qui ne veulent pas dire oui
  2. Un oui peut devenir un non
  3. Accepter le refus
  4. Remettre en question son comportement

Attention à la loi

Les punitions sont peu appliquées de par la banalisation du harcèlement de rue, les femmes n’en considèrent plus la gravité et ne vont donc pas porter plainte. Cependant, elles existent car le harcèlement de rue est une infraction aux yeux de la loi. L’outrage sexiste, soit le fait « d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante », est puni d’une amende variant de 750 à 1 500 euros selon la présence de circonstance aggravantes. Le juge peut ajouter un stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation à l’égalité des genres. Les agents n’ont pas le droit de refuser une plainte en vu de l’article 15-3 du code de procédure pénale. Toutes les preuves sont examinées par la justice, du simple témoignage à l’enregistrement audio ou vidéo.

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