Depuis le 7 décembre 2020, des milliers de spectateurs attendent chaque dimanche la diffusion du dernier épisode de l’Attaque des Titans, ou dans son titre original Shingeki No Kyojin. Véritable phénomène du monde du manga et de l’animation japonaise, le titre est devenu en quelques années l’une des références du genre.
Qu’est-ce que l’Attaque des Titans ?
L’Attaque des Titans est un manga écrit et dessiné par Hajime Isayama, paru pour la première fois en 2009. En avril 2013, le premier épisode de l’adaptation animé est diffusé. Pendant 100 ans l’humanité s’est cachée derrière des murs de 50 mètres de hauteur pour se protéger de la menace que représente les Titans (créatures humanoïdes mesurant plusieurs mètres). Un jour, une brèche est ouverte dans les remparts et la menace des Titans se matérialise pour les habitants des murs. Eren Yaeger, quelques années après avoir été l’une des victimes de l’assaut des titans, intègre un bataillon qui lutte pour protéger l’humanité et découvrir le monde extérieur.
Une influence internationale
Hajime Isayama, le créateur de l’œuvre, puise son inspiration dans divers domaines comme le cinéma, le sport… L’une des principales influences de l’Attaque des Titans est le film Le Village de M. Night Shyamalan, sorti en 2004. En effet, les ressemblances sont nombreuses, même si les deux œuvres possèdent leurs propres points forts. Dans Le Village, une communauté vit à l’abri du monde extérieur et notamment de soi-disant monstres qui vivent dans les bois entourant le village. Cela nous rappelle la condition des habitants de l’Attaque des Titans qui vivent enfermés entre les murs, craignant les titans. Le personnage d’Eren Yeager, sa volonté de découvrir le monde extérieur et son profond sentiment de liberté n’est pas sans rappeler ceux du film de M. Night Shyamalan. On peut également citer les classiques du cinéma japonais comme inspiration, avec des films tels que Godzilla ou King Kong Appears in Edo. Concernant le style visuel de l’œuvre, l’auteur s’est inspiré de l’architecture de la ville de Nördlingen pour les villes de son manga. Ainsi l’auteur puise ses influences dans des œuvres culturelles internationales, ce qui permet de donner une dimension universelle à son manga.

Une histoire nuancée
L’un des points forts de l’œuvre est son écriture nuancée et le développement de l’histoire, qui est tout sauf manichéenne. Les relations entre les personnages permettent à l’auteur d’explorer différents points de vue, ce qui offre aux spectateurs/lecteurs différents niveaux de lecture et de compréhension de l’œuvre. Les rôles s’inversent au fur et à mesure que l’histoire avance. Les personnages qui étaient en position de force au début de l’histoire et que le spectateur peut percevoir comme “méchant”, ne sont plus dans la même position à mesure que l’intrigue évolue. On développe de la compassion et on comprend les motivations des antagonistes du début de l’œuvre. A l’inverse, certains protagonistes se transforment peu à peu en antagonistes. Il est néanmoins difficile de les considérer comme tels puisque le spectateur les a vus évoluer et grandir.

Une œuvre pleine d’émotions
L’Attaque des Titans développe une grande palette d’émotions. On passe par des sentiments positifs et négatifs, parfois de manière brutale tant l’œuvre peut se montrer cruelle vis-à-vis de ses personnages et de ses lecteurs/spectateurs. On accompagne les personnages dans leurs survies. La mort et le désespoir peut frapper à tout moment dans un univers sombre comme celui développé par Hajime Isayama. Cette ambiance est traduite de plusieurs manières, sur papier par une violence graphique, sur le petit écran l’ambiance est sublimée par la musique et le doublage.
En conclusion, L’Attaque des Titans est une œuvre qui a marqué et qui laissera une trace dans l’histoire du manga et de l’animation japonaise, de par sa qualité visuel, son intrigue, ses personnages…